dimanche 19 octobre 2014

Éloge funèbre du Président Jean-Claude Duvalier par l'Ambassadeur Fritz N. Cinéas

Source: haitilibre.com, 14 octobre 2014


Mon cher François Nicolas,
Ma chère Michèle Anya,
Madame Michèle Bennett
Mesdames Marie Denise et Simone Duvalier,
Madame Véronique Roy,
Monsieur le Président et Madame Prosper Avril,
Monsieur le Président Boniface Alexandre,
Messieurs les Anciens Ministres, Grands Commis de l'État, Militaires et Civils durant le Gouvernement du Président Jean-Claude Duvalier,
Colonel Joseph Dominique Baguidy,
Chers parents, amis et collaborateurs du Président Jean-Claude Duvalier
Mesdames, Messieurs,

Il m'échet l'insigne honneur ce matin , de saluer le départ d'un homme, au destin exceptionnel, qui fut à la fois pour plusieurs d'entre nous ici présents, un père, un époux, un frère, un ami et notre Président. Cet homme qui, à l'âge de 19 ans, sans le désirer, voire l'ambitionner, devenait, dans la nuit du 21 au 22 Avril 1971, le Neuvième Président à vie de la République, nous a laissés le Samedi 4 Octobre, à l'âge de 63 ans.

Né le 3 Juillet 1951 à Port-au- Prince, le Président Jean-Claude Duvalier était le quatrième enfant du couple formé par François Duvalier, Docteur en Médecine, et sa légitime épouse, Simone Ovide, infirmière.

Unique garçon de la famille, le jeune Jean-Claude est choyé par ses parents et en particulier par son père qui le couvre de son affection. La famille vit à la ruelle Roy, un quartier relativement aisé à l'époque. Le père, Docteur en Médecine, ancien Ministre de la Santé et du Travail du Gouvernement du Président Dumarsais Estimé entre 1946 et 1950 est, à la naissance de Jean-Claude, Médecin Consultant à la Mission Sanitaire Américaine, qui deviendra dans la suite, le Service Coopératif Interaméricain de Santé Publique, fonction qu'il occupera jusqu'en 1954, avant de prendre le maquis pour persécutions politiques.

En 1957, à l'âge de six ans, Jean-Claude débute ses études primaires à l'École Monseigneur Jean Marie Guilloux dirigée par les frères de l'Instruction Chrétienne, le meilleur établissement primaire de la Capitale. En 1959, Il entre à l'Institution Saint Louis de Gonzague dirigée par les mêmes religieux. Lors des difficultés survenues entre le Gouvernement et l'Église Catholique en 1961, le Président Duvalier décide, pour des raisons politiques, de placer son unique fils au Nouveau Collège Bird, très en vogue à l’époque, mais Jean-Claude retournera à Saint Louis de Gonzague après les évènements d'Avril 1963, une bien triste période. Toutes les années de l'adolescent se passent tranquillement. En 1970, ses études classiques terminées, Jean-Claude entre à la Faculté de Droit.

A la mort de son père, le Docteur François Duvalier, huitième Président à vie de la République, survenue le 21 Avril 1971, Jean-Claude, à la faveur de la Constitution, prête serment comme le Neuvième Président à vie d'Haïti.

Mesdames, Messieurs,

L'homme était d'une éducation soignée. Ceux qui l'ont connu peuvent en témoigner. De tempérament froid, il était incapable d'une impolitesse. Courtois, il n’élevait jamais la voix. De sa bouche jamais ne sortaient que des propos d'un gentilhomme calme et civilisé. Ces derniers temps, son allure était déjà celle d'un penseur et son visage commençait à refléter la beauté de la sagesse.

Au pouvoir, a-t-il manqué d'énergies ? S'est-il laissé mener, entrainer par des thuriféraires ? S'est-il laissé prendre aux pièges par des collaborateurs sournois ? A-t-il été un tolérant ? A-t-il été faible face aux exactions commises par certains de ses amis et partisans ? S'est-il parfois préoccupé à cause de son jeune âge, davantage aux plaisirs de la vie qu'aux affaires de l'État ? Aurait-il placé trop de confiance en certains collaborateurs ? Aurait-t-il laissé trop d'autorité aux Forces de l'Ordre ?.....
 
Il est encore trop tôt pour que le jugement de l'histoire fasse la part des responsabilités. Le Chef reste toujours, aux yeux de tous, le principal Responsable des erreurs commises sous son administration. Que je sache, Jean-Claude Duvalier n'a jamais publiquement déclaré que telle erreur, telle faute commise durant son passage aux affaires de l'État avait été celle de collaborateurs empressés, de partisans zélés. Contrairement à ce que la Presse reproduit parfois, il avait publiquement accepté ses erreurs et s'était excusé auprès du Peuple. A son retour en Haïti le 16 Janvier 2011, il avait fait cette déclaration, reproduite par Le Figaro du 22 Janvier 2011, je cite:

«Je saisis aussi cette occasion pour exprimer, une fois de plus, ma profonde tristesse à l’endroit de mes compatriotes qui se reconnaissent, à juste titre, d’avoir été victimes sous mon gouvernement. »

Les injures dont il a été accablé, les doit-il seulement à Lui même ? L'histoire jugera.

Quoi qu'il en soit, quoi qu'on puisse dire pour et contre Jean-Claude Duvalier, on est forcé de convenir que dans cette foule de libelles, de diffamations et de critiques aussi bien que d'éloges et d'apologies relatives au neuvième Président à vie d’Haïti dont nous saluons, avec émotion, le départ ce matin, on ne voit d'un côté qu'une partialité scandaleuse dictée par la passion, et de l'autre des louanges, des dithyrambes si outrés que la vérité se trouve étouffée sous l'exagération de l'enthousiasme, de la haine ou de l'admiration.

On répète souvent que les hommes politiques valent beaucoup plus pour ce qu'ils ont tenté que pour ce qu'ils ont fait. Il est bon de rappeler ici, à titre d'exemple, que le Président Jean-Claude Duvalier est le premier à avoir mis en place les structures légales pour l'instauration des partis politiques et de la fonction de Premier Ministre, c'est a dire, Chef de Gouvernement.

Mais laissons au temps qui est le grand facteur, la tâche de le juger car la critique, comme disait Chateaubriand, n'a jamais tué ce qui doit vivre et l'éloge, non plus, n'a jamais fait vivre ce qui doit mourir.

Sur ses épaules sont tombées de nombreuses charges, de nombreuses fautes qu'il n'avait pas commises et dont la responsabilité correspond aux marâtres de la flatterie et de l'intrigue qui profitèrent de sa jeunesse et de sa bonne foi, jouant sur les passions naturelles d'un jeune homme qui aimait intensément les joies de la vie.

Maintenant transformé par les attributs que confère le mystère aux élus, par le sommeil dont Vous ne vous réveillerez jamais, Vous rentrez, Monsieur le Président, dans la voie de l'infini, de l'inconnu et de l'immortalité.

Mon cher François Nicolas,
Chère Michèle Anya, Chère Michèle,
Très chers parents éprouvés,

Daignez recevoir, par ma voix, les sympathies des collaborateurs, amis et de tous ceux et celles qui pleurent le départ du Président Jean-Claude Duvalier. Que le Seigneur le reçoive en son sein et que ses restes périssables, en se métamorphosant au delà de la matière palpable, puissent contribuer à vivifier ce sol natal qu'il a tant aimé et que la conscience citoyenne continue à se nourrir du calcium et de l'énergie de son corps pour l'enrichissement de la terre d'Haïti.

Adieu , Monsieur le Président,
Nous ne vous oublierons pas ! »
Dr. Fritz N. Cinéas
Ambassadeur d'Haïti,
Le 11 Octobre 2014

Oraison funèbre de Michel Lamartinière Honorat par le Professeur Daniel Supplice

Source: radiotelevisioncaraibes.com, 16 septembre 2014


Bonjour,

    En général, quand on prend la parole dans de pareilles circonstances c’est pour encenser la mémoire de celui qui au bout de son parcours physique gît reposé, sans souffle ni voix dans sa bière.

    Ce n'est pas ce que je vais faire puisque entre le professeur d'histoire compétent, l'ethnologue avisé, l'homme politique lucide, le citoyen honnête, le père attristé par la mort d'un enfant lâchement assassiné ou celui qui a été pour moi le père que je n'ai pas eu le temps de jouir, entre ces diverses personnalités je ne saurais qui choisir ni pourquoi.

    Mama, je sais que tu aurais souhaité partir sans bruit comme tu avais vécu ces dernières années, entre tes réflexions, tes livres, tes écrits secrets, tes parents, tes amis. Mais je respecterai mon engagement envers toi et, comme promis je prends la parole en ta présence et en public pour la dernière fois pour te dire simplement que tu vas nous manquer, tu vas me manquer.

    Toi et moi sommes de la même école, Aline Duplessis-Rameau, ma grand'mère aurait dit que nous sommes de la même race d'hommes, cette race en voie de disparition qui a ce pays sous la peau et qui souffre profondément de  l'irresponsabilité des élites, de l'indisponibilité de la classe moyenne, de l'indigence de la classe politique et du maintien dans l'ignorance programmée du Peuple des bas quartiers de la zone suburbaine et des zones rurales.  Toi et moi pensons qu'il faut dire la vérité au "chef" pour sortir le pays des affres du sous-développement mais les angoissantes vérités ne plaisent pas et n'offrent malheureusement au patriote convaincu qu'un parcours du combattant stérile.

    Mama dans cet espace intemporel, indéfini, sans dimension et sans couleur, dans ce vide plein de mémoires, dans ce silence de la non existence qui sait de quoi est fait l'après ? 

    Toi et moi curieux, sceptiques, on questionnait en permanence cette nature qui nous entoure et dont nous sommes à la fois la somme et le produit...Et, qui connait l'essence et le contenu de cette nouvelle dimension dans laquelle tu es aujourd'hui plongé? 

    La raison et la science se penchent de plus en plus sur ce qui dans le passé n'était qu'un acte de foi et, le périple d'après la vie sur terre reste une grande interrogation de l'Homme de tous les temps et de toutes les cultures. Alors "pran devan" pars en éclaireur, qu'on t'ouvre la porte, entre  et, au gré de tes rencontres, touche l'éternité et:

-    Dis à Machiavel que la fin ne justifie pas seulement les moyens, ici elle justifie tout.

-    Dis à Montesquieu que l'esprit des lwas suit le rythme de l'Assotor mais que la loi n'arrive pas toujours à orienter nos esprits dans des actes réfléchis.
   
-    Dis à Karl Marx que l'antagonisme de classes n'a pas produit de révolution puisque l'inexistence de conscience de classe n'a pu engendrer que l'atomisation en clans, la désintégration de l'État, la désarticulation de l'administration publique, et un "chien manje chien"  individuel qui ne fait qu'accentuer de ce fait l'antagonisme de classes.

-    Dis à Nelson Mandela qu'un apartheid sournois et vicieux survit en Haïti et qu'aucune commission de vérité ne verra le jour ici parce que l'histoire en alternant allègrement sans égard ni sentiment le rôle du bourreau et de la victime atrophie cyniquement la vérité.

Mais surtout :

-    Dis à Jean-Jacques Dessalines que si c’est vrai que nous avons gagné la guerre pour la liberté, nous avons perdu la bataille contre la misère, [pour] l’égalité et la fraternité.  Dis-lui aussi que 210 ans plus tard les descendants de ces nègres d'Afrique n'ont toujours pas de terre et hantent toujours les mornes.

-     Dis à François Cappoix que la jeunesse actuelle ne s'identifie pas aux milliers de sacrifiés à l'hôtel de la Patrie ce 18 novembre 1803.  Dis-lui que la 5ème colonne est plus que jamais présente parmi nous, qu'elle n'arrête pas de monter en première ligne et que le fort la Crête-à-Pierrot est en  train d'être démoli et vendu pierre par pierre par la population.

-    Dis à Dumarsais Estimé qu’il avait raison quand dans son discours inaugural du 18 août 1946 il avait prédit le risque que les gardiens du troupeau se convertissent en loup. En effet, le troupeau a été décimé par le berger. Dis-lui aussi que le pavillon d'Italie n'existe plus et que personne ne va au "Bicentenaire".

-     Dis à François Duvalier que sa révolution a échoué et que ce qui reste de la classe moyenne patauge dans une misère empreinte d'indifférence, de traîtrise et de lâcheté.  Dis-lui aussi que les morts inutiles de tous les camps se demandent pourquoi ?

-    Dis à ton ami, mon père André Supplice, que la famille se porte bien, que les enfants ont des enfants qui à leur tour ont des enfants. Mais dis-lui aussi que Cabaret qui l’a vu naître et où reposent ses restes n’a toujours pas d’eau courante ni d’électricité.

-     Dis à Anténor Firmin que jusqu'à maintenant beaucoup d'hommes persistent à se croire supérieurs à d'autres hommes.  Dis-lui aussi qu'on continue de violer les livres et de  brûler les bibliothèques.

-    Dis à Leslie Manigat qu'on continue à immoler les symboles du savoir et que la mise en déroute de l'intelligence se poursuit pendant que l'ignorance continue d'être  une vertu.

-    Dis à Jacques Roumain que le soleil a brûlé la rosée et que même si les fleurs persistent à éclore la promesse des fruits est une chimère.

-    Dis à Roussan Camille que des centaines de Nedje patrouillent les rues et trottoirs de Pétion-Ville et que dans des contorsions effrénées vendent à bas prix leur adolescence et leur innocence dans des bordels fumeux comme à Casablanca.

et finalement, si tu croises Yves Massillon demande lui de te remettre le Drapeau national qui aurait dû recouvrir ton cercueil ce matin.

Mais ... viendra le jour de la revanche sur nos malheurs et, un autre soleil brillera quand Haïti remontera une nouvelle fois le podium de l'Histoire!

    Mama, quand on se rencontrera à nouveau dans ce couloir de lumière, sache que je serai content de te revoir et comme on le faisait le samedi matin, on reparlera de livres, d'histoire, du créole, de danses folkloriques, de socialisme, certainement de politique, et bien sûr d'Haïti chérie ! 


Repose en paix Mama !

Daniel Supplice
13 septembre 2014

dimanche 5 octobre 2014

Fable de Jean de La Fontaine: "L'homme et la couleuvre"

Vous pouvez d'abord cliquer sur le lien suivant pour voir et écouter:
L'homme et la couleuvre, déclamée par Fabrice Luchini (durée: 4 min 56 s)
https://www.youtube.com/watch?v=zwWtyrSKci8

Nous reproduisons ci-après le texte de la fable:

L'homme et la couleuvre

Un Homme vit une Couleuvre.
Ah ! méchante, dit-il, je m'en vais faire une œuvre
Agréable à tout l'univers.
A ces mots, l'animal pervers
(C'est le serpent que je veux dire
Et non l'homme : on pourrait aisément s'y tromper),
A ces mots, le serpent, se laissant attraper,
Est pris, mis en un sac ; et, ce qui fut le pire,
On résolut sa mort, fût-il coupable ou non.
Afin de le payer toutefois de raison,
L'autre lui fit cette harangue :
Symbole des ingrats, être bon aux méchants,
C'est être sot, meurs donc : ta colère et tes dents
Ne me nuiront jamais. Le Serpent, en sa langue,
Reprit du mieux qu'il put : S'il fallait condamner
Tous les ingrats qui sont au monde,
A qui pourrait-on pardonner ?
Toi-même tu te fais ton procès. Je me fonde
Sur tes propres leçons ; jette les yeux sur toi.
Mes jours sont en tes mains, tranche-les : ta justice,
C'est ton utilité, ton plaisir, ton caprice ;
Selon ces lois, condamne-moi ;
Mais trouve bon qu'avec franchise
En mourant au moins je te dise
Que le symbole des ingrats
Ce n'est point le serpent, c'est l'homme. Ces paroles
Firent arrêter l'autre ; il recula d'un pas.
Enfin il repartit : Tes raisons sont frivoles :
Je pourrais décider, car ce droit m'appartient ;
Mais rapportons-nous-en. - Soit fait, dit le reptile.
Une Vache était là, l'on l'appelle, elle vient ;
Le cas est proposé ; c'était chose facile :
Fallait-il pour cela, dit-elle, m'appeler ?
La Couleuvre a raison ; pourquoi dissimuler ?
Je nourris celui-ci depuis longues années ;
Il n'a sans mes bienfaits passé nulles journées ;
Tout n'est que pour lui seul ; mon lait et mes enfants
Le font à la maison revenir les mains pleines ;
Même j'ai rétabli sa santé, que les ans
Avaient altérée, et mes peines
Ont pour but son plaisir ainsi que son besoin.
Enfin me voilà vieille ; il me laisse en un coin
Sans herbe ; s'il voulait encor me laisser paître !
Mais je suis attachée ; et si j'eusse eu pour maître
Un serpent, eût-il su jamais pousser si loin
L'ingratitude ? Adieu, j'ai dit ce que je pense. »
L'homme, tout étonné d'une telle sentence,
Dit au Serpent : Faut-il croire ce qu'elle dit ?
C'est une radoteuse ; elle a perdu l'esprit.
Croyons ce Boeuf. - Croyons, dit la rampante bête.
Ainsi dit, ainsi fait. Le Boeuf vient à pas lents.
Quand il eut ruminé tout le cas en sa tête,
Il dit que du labeur des ans
Pour nous seuls il portait les soins les plus pesants,
Parcourant sans cesser ce long cercle de peines
Qui, revenant sur soi, ramenait dans nos plaines
Ce que Cérès nous donne, et vend aux animaux ;
Que cette suite de travaux
Pour récompense avait, de tous tant que nous sommes,
Force coups, peu de gré ; puis, quand il était vieux,
On croyait l'honorer chaque fois que les hommes
Achetaient de son sang l'indulgence des Dieux.
Ainsi parla le Boeuf. L'Homme dit : Faisons taire
Cet ennuyeux déclamateur ;
Il cherche de grands mots, et vient ici se faire,
Au lieu d'arbitre, accusateur.
Je le récuse aussi. L'arbre étant pris pour juge,
Ce fut bien pis encore. Il servait de refuge
Contre le chaud, la pluie, et la fureur des vents ;
Pour nous seuls il ornait les jardins et les champs.
L'ombrage n'était pas le seul bien qu'il sût faire ;
Il courbait sous les fruits ; cependant pour salaire
Un rustre l'abattait, c'était là son loyer,
Quoique pendant tout l'an libéral il nous donne
Ou des fleurs au Printemps, ou du fruit en Automne ;
L'ombre l'Eté, l'Hiver les plaisirs du foyer.
Que ne l'émondait-on, sans prendre la cognée ?
De son tempérament il eût encor vécu.
L'Homme trouvant mauvais que l'on l'eût convaincu,
Voulut à toute force avoir cause gagnée.
Je suis bien bon, dit-il, d'écouter ces gens-là.
Du sac et du serpent aussitôt il donna
Contre les murs, tant qu'il tua la bête.
On en use ainsi chez les grands.
La raison les offense ; ils se mettent en tête
Que tout est né pour eux, quadrupèdes, et gens,
Et serpents.
Si quelqu'un desserre les dents,
C'est un sot. - J'en conviens. Mais que faut-il donc faire ?
- Parler de loin, ou bien se taire.